En arrivant à Rafah, ce qui frappe, dès la première minute, c’est l’aspect « parc à bestiaux »,
ici les hommes s’entassent devant les grilles, les chars égyptiens veillent au
grain et au compte-goutte des familles entrent ou sortent. Rien que pour cela,
nos actions bisounours de boycott des oranges de Jaffa et des machines SodaStream dans
les supermarchés pour lesquelles nous sommes taxés d’antisémites et
comparaissons devant la Justice, se trouvent largement justifiées. Qui décide de qui entre ou pas ? Qui décide de qui sort ou pas ? Certainement pas dans leur plein droit les
autorités de Gaza, alors oui, le boycott a une raison d’être.
Devant les portes de Rafah |
Entrée dans le terminal, à part
nous plus personne n’entrera pour aujourd’hui et c’est toujours la foire aux
bestiaux, on crie des noms, les visages sont fatigués par l’attente et la dame qui s’occupe des sanitaires nous
racontent son histoire, ses 8 enfants, son mari qu’elle a perdu, avant même de
sortir de Rafah, nous sommes déjà dans le vif du sujet.
Israël aura eu beau nous
diaboliser nous aussi, nous taxer de terroristes, nous interdire l’accès à la
Palestine, par tous les moyens possibles, finalement notre détermination à
entrer en Palestine, à refuser le blocus et le siège de Gaza nous a permis,
avec l’aval des autorités gazaouies et du nouveau gouvernement égyptien de
rendre visite à une partie d’un peuple emprisonné. Nous sommes entrés dans la prison
de Gaza, mais nous, nous en sommes ressortis et il est de notre devoir d’en
être sortis plus déterminés encore à faire savoir ce qui se passe derrière les
murs et les check-points.
1 ) Le
Patator est une arme de nos campagnes, fait pour lancer des patates à grande
vitesse et fonctionnant avec un simple tuyau d’aspirateur et une bombe aérosol.
Arme de guerre s’il en est donc.